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Le Professeur de génétique Valérie Cormier-Daire travaille au sein de l’Hôpital Necker-Enfants Malades et de l’Institut Imagine. Elle a en charge une équipe de chercheurs et s’est passionnée pour les maladies osseuses constitutionnelles dont l’ostéogénèse imparfaite, la plus fréquente d'entre elles.
Accompagnée - dans la recherche que l'association Vaincre la Maladie des Os de Verre soutient - d’un chercheur post-doctorant, Subash Verma, spécialiste des cellules formatrices de l’os, ils nous présentent leurs travaux.
Le premier traitement développé - et utilisé actuellement - cible les ostéoclastes, pour limiter leur activité destructrice. Mais qu’en est-il des ostéoblastes, qui sont en réalité à l’origine du problème ? Le collagène 1, protéine qui constitue les os à 95% et dont le défaut de synthèse est à l’origine de la maladie, provient en effet des ostéoblastes.
La piste suivie par la recherche en cours vise à trouver une alternative aux bisphosphonates (traitement actuel), avec un traitement qui cible les ostéoblastes pour une meilleure formation osseuse. L’ostéogénèse imparfaite découle en effet d’un déséquilibre entre la formation et la résorption osseuse.
En ciblant les ostéoblastes pour améliorer leur activité formatrice, tout en maintenant une diminution de la résorption osseuse (induite par les ostéoclastes), on devrait alors obtenir un os de bien meilleure qualité.
Rappel sur le remodelage osseux et son rôle dans la maladie des os de verre
Partant du constat que l’inhibition de la Thromboxane Synthase est responsable d’une maladie rare caractérisée par une densité osseuse augmentée, et que cette densité osseuse est diminuée dans l’ostéogénèse imparfaite, le projet de recherche se propose de tester l’efficacité de l’inhibition de la Thromboxane Synthase comme nouvelle perspective dans le traitement de l’ostéogénèse imparfaite.
"Nous avons tout d’abord testé l’efficacité de ces drogues in vitro dans des cultures d’ostéoblastes issus, soit de patients atteints d’OI, soit d’un modèle murin d’OI. Dans les deux cas, nous avons pu démontrer que les drogues testées induisaient une augmentation des marqueurs osseux et présentaient donc un effet anabolique (stimulation de la synthèse de la matrice osseuse) sur les ostéoblastes.
Nous avons ensuite débuté le traitement par ces drogues de modèles murins d'une forme modérée et d'une forme sévère d'OI. Nos résultats démontrent un effet très bénéfique de ces drogues sur la formation osseuse.
Une analyse exhaustive de l'action de ces drogues sur la formation osseuse (marqueurs osseux, morphologie, densitométrie, solidité de l'os, dose à administrer) permettra ensuite de transposer ce traitement aux patients atteints d'OI et aura donc un débouché direct pour leur prise en charge."
Premiers résultats présentés le 30 janvier 2020, confirmés depuis
Résultats obtenus in vitro démontrant l’efficacité des drogues testées sur les ostéoblastes de patients atteints d’ostéogénèse imparfaite. A droite, on peut voir une augmentation de la minéralisation des ostéoblastes (visualisée par les dépôts rouges).